Shaoyang

J’ai commencé mon existence dans un monastère, coupé du reste du monde et entièrement tourné vers l’apprentissage de la discipline et du dépassement de soi. Plusieurs années paisibles passèrent ainsi, avant que n’éclate l’épidémie.
Quand la catastrophe frappa notre communauté, seuls les moines les plus aguerris survécurent. En tant que novice, j’aurais fait partie des victimes si je n’avais pas accompagné un autre moine pour un voyage de plusieurs jours.

A notre retour, je fus profondément choqué par ce que je vis. L’image de mes camarades, dont les corps sans vie restaient tordus par la douleur, marqua ma mémoire et me poursuivit jusque dans mes plus obscurs cauchemars.
Je n’avais jamais été confronté à la mort jusqu’ici, et cette expérience bouleversa mon destin.
Le Grand Maître, impuissant à me sortir de ma torpeur, décida de m’envoyer chez un de ses amis mages.

Ce fut laborieux, mais ce dernier finit par arriver à me sortir de mon état de choc. Intrigué par la magie, et redoutant de revenir au monastère, je le suppliais de me garder auprès de lui, ce qu’il finit par accepter. Je devins ainsi son disciple, profitant de son savoir et passant la plupart de mon temps libre dans ses livres, afin de chercher un moyen de bannir la mort de mon existence.

Au bout de nombreuses lectures sur la question, je devais me rendre à l’évidence : la seule manière de gagner l’immortalité nécessitait de… devenir mort-vivant ! En effet, plusieurs cas de transformations de mages en liches étaient cités dans mes lectures, mais je ne pouvais me résoudre à cette solution. Non seulement ce processus était clairement réservé aux mages extrêmement doués, ce qui était loin d’être mon cas, mais en plus j’étais horrifié par l’idée de perdre mon humanité. J’étais cependant plus horrifié encore par l’idée de mourir.
Dans le dos de mon mentor, je continuais donc à poursuivre mes recherches dans le domaine de la nécromancie.

Enfin, au hasard de mes lectures, je finis par trouver un moyen alternatif de pénétrer dans de domaine de la non-vie. Restait le problème de la perte d’humanité. C’est alors que je repensais à mes début au monastère et à l’impressionnante présence du Grand Maître, à la discipline et l’entraînement monacal, visant à réunir corps et esprit pour qu’ils ne fassent plus qu’un.

Et soudain j’eus ma réponse… Ma pratique des ces exercices me permettrait de renforcer mon âme et mon corps et peut-être de les conserver au cours de la transformation que je m’apprêtais à faire. Mais il fallait que je reprenne mes exercices de moine. Je quittais donc mon mentor, sans lui donner de raisons, et me confina dans un isolement digne du plus perdu des monastères, ultime étape dans ma quête de l’immortalité.